oeuvres collectives avec les élèves de la classe UP2A du lycée Raoul Follereau à Belfort
il y a Jon qui vient d’Irak, qui parle araméen (de l’Est, qui ne s’écrit pas comme l’araméen de l’ouest, dont on a trouvé des polices sur le Net, mais pas de polices de caractères pour l’araméen de l’Est, donc ce qu’il a écrit est sur papier, à la main), arabe et qui commence à naviguer en français
il y a Abdessamad, qui parle arabe, espagnol et se débrouille bien en français
il y a Catrin, qui vient d’Irak, qui est la cousine de Jon, qui parle araméen arabe et commence bien à se débrouiller en français, qui écrit l’arabe pour écrire l’arabe et l’araméen et le dialectal, qui a un parler très doux
il y a Delfina, qui est kosovar née en Allemagne qui parle albanais et commence à se débrouiller en français
il y a Anna, qui vient de Tchéquie, qui parle déjà bien le français, le tchèque, l’anglais, joue du violon fort bien, s’est essayée à Sibélius pendant la semaine
il y a Amal, qui vient du Maroc, parle arabe dialectal et littéraire, et le français
il y a Mériem, qui parle arabe littéraire et dialectal, et français
il y a Ifrah, qui vient d’Ethiopie et par somali
il y a Amadou, qui vient du Mali, parle soninké, bambara et français, qui a écrit en soninké et en français
il y a Djana, qui vient de serbie, qui parle serbe, et commence en français
il y a Imad, qui parle arabe dialectal, comprend le littéraire et avance bien en français, sans se prendre trop au sérieux
il y a Samaa, qui vient de Syrie, qui parle délicatement l’arabe de Damas — celui dont je suis le Mooc de l’Inalco —, et le français
il y a Anissa, qui vient d’Algérie, qui parle et écrit en français, parle l’arabe dialectal et littéraire avec finesse
il y a une afghane, qui parle fârsi, et comprend le fârsi dari, un autre type de persan, et parle et écrit très bien le français
il y a Achouak, qui vient d’Algérie, qui parle l’arabe dialectal et le littéraire, et le français
il y a André, qui vient de Lima, parle l’espagnol mais pas encore le français. la plongée est dure pour lui, mais il a tenu
il y a Naouar, qui parle l’arabe dialectal et le littéraire, avance bien en français
il y a Yasmine, qui vient d’Italie, parle italien, arabe et français
il y a Katia, qui vient de Russie
il y a Imane, qui parle espagnol et arabe
il y a Nora, qui parle espagnol et français
avec chacun, et tous ensemble, nous avons entendu toutes leurs langues, défriché ensemble cette question de la musique avant toute chose de la langue
pendant une semaine la salle 105 du lycée Follereau de Belfort, classe donc UP2A pour les allophones, créée par Anouschka Macera, assistée de Paulina, de Slovaquie, avec Maud Natale du CASNAV de Besançon et avec Marie-Laure et Virginie Levitte, de MA scène nationale de Montbéliard
a résonné d’araméen, d’arabes de Syrie d’Irak du Maroc d’Algérie du Liban, d’espagnol, d’italien, de tchèque, de serbe, d’albanais, de russe, de soninké, de somali, de fârsi, et de bribes d’une langue nouvelle créée ensemble par tous, langue qui n’a pas encore de nom